Un alsacien dans l’équipage d’Apollo 9

PUBLIÉ DANS RÉCITS > ASTRONAUTIQUE

On poursuit notre saga après les râleurs de l’espace (Apollo 7) et les diarrhées et nausées (Apollo 8). Il est temps de faire ce qui était prévu par Apollo 8 ; c’est à dire tester désarrimage et arrimage CSM/LM en orbite terrestre.

Ben oui, rappelez-vous, il a fallu filer fissa et se placer en orbite autour de la Lune avec Apollo 8 car les russes avec Leonov (dixit les services secrets américains) risquaient de damer le pion aux ricains avec le premier homme en orbite lunaire !!!

Bon, la sueur froide est passée, les russes dépassés et on n’a toujours pas testé le LM !

Attachez vos harnais, on y va !

Le 3 mars 1969 c’est le décollage, et les enjeux de cette mission sont énormes ; c’est tout simplement le vol inaugural habité du Lunar Module (l’engin qui se posera sur la Lune 2 missions plus tard, soit 4 mois après).

Pour la première fois, 2 hommes (James Mac Divitt, le commandant et Russell « Rusty » Schweickart, pilote du LM et petit fils d’un habitant d’un village Alsacien) vont se retrouver à bord d’un engin rigoureusement incapable de les ramener sur Terre ; le moindre incident peut s’avérer fatal ! Mister Dave Scott suivra les opérations depuis le CSM puisqu’il en est le pilote.

Si vous ne connaissez pas leur bouille, venez rejoindre l’ASAT et en entrant dans notre local bien aimé, ce sont les trois mecs à droite qui vous adressent un beau sourire !!

C’est l’équipage parfait considère le bureau des astronautes. 

Le commandant est intelligent, plaisant, sociable et il bosse très dur ; les deux autres font preuve d’excellence à l’entraînement.

Schweickart éprouvera le mal de l’espace et peinera à revêtir son scaphandre qu’il arrivera à endosser quand même lorsqu’il se sentira mieux ; ce dernier ne volera plus jamais après cette mission.

Nous sommes dans une configuration complète pour un futur atterrissage lunaire.

Après le largage du LM, ce dernier va s’éloigner de 180 km du vaisseau de Scott et après avoir largué son étage de descente, il réalisera un arrimage (seulement composé de l’étage de remontée) en pilotage manuel au CSM.

Il est prévu de tester les scaphandres et leur support vie dans le but de tester les procédures de retour des futurs explorateurs lunaires, au cas où, lors de leur retour en orbite lunaire, ils ne parviendraient pas à s’arrimer au CSM !

Il faut tester le scaphandre lunaire dans des conditions réelles ; Schweickart effectue son EVA sous les yeux de Scott, lui-même sorti à moitié du CSM.

Bon, ça s’est passé deux mois après que les Soviétiques aient effectué un transfert d’équipage en sortie spatiale entre Soyouz 4 et 5 !

Donc au cours de ces dix jours, les systèmes et les procédures essentiels à l’atterrissage, moteurs LM, systèmes primaires de survie, systèmes de navigation et manoeuvres d’amarrage sont testés et validés ; c’est un grand succès avant l’ultime répétition avec la mission Apollo 10 peu après qui fera à l’identique mais en orbite lunaire juste avant l’exploit de la mer de la tranquillité ! 

Allez, on est presque aussi près de Stuttgart que de Strasbourg et le grand père de « Rusty » vie dans le petit village de LEMBACH en France qui signifie « le retour du LM » (bien-sûr c’est une boutade et une traduction un peu rapide de l’anglais vers le français 😊), tout près de la frontière allemande !!

Un petit-fils de Français dans une fusée américaine !