La Terre

PUBLIÉ DANS RÉCITS > MYTHOLOGIE

Dans cette série commencée avec Mercure et Vénus, un article sur la Terre n’a pas lieu d’être : d’une part parce que l’astronomie est une science qui étudie les astres, les corps célestes et non pas la Terre. Donc pas d’article d’astronomie.

D’autre part, notre planète est la seule dans le système solaire à n’avoir pas reçu le nom d’une déesse ou d’un dieu. Terra en latin désigne tout simplement le sol. On ne saurait être plus… terre à terre ! Donc pas d’histoire tirée de la mythologie grecque non plus. Et pourtant… Il faut bien parler de Gaïa, la Terre, car c’est d’elle que naîtra le Cosmos.

Dans la mythologie grecque, comme dans toutes les religions depuis la nuit des temps, il existe une genèse, un mythe fondateur qui raconte la création du monde. 

Pour les Grecs, la divinité primordiale à l’origine du monde se nomme Chaos. C’est une sorte d’abîme sombre où rien n’est stable, rien n’est identifiable, où tout est désordre, confusion, ténèbres. De ce chaos jaillit une divinité immense, une formidable déesse : Gaïa, la Terre. C’est le premier élément distinct, identifiable, solide, le contraire absolu de Chaos. C’est elle qui va permettre de passer du désordre originel au monde ordonné, harmonieux, beau, passer du Chaos au Cosmos. 

Gaïa engendrera tous les éléments de l’univers. Pour cela elle est animée d’une force vitale : Éros, l’Amour. A ne pas confondre avec l’autre Éros, le petit bambin joufflu, fils d’Aphrodite qui se nomme Cupidon chez les Romains. Le premier Éros est une énergie pure, un principe de vie grâce auquel les éléments, la nature, les êtres pourront naître et croître. Si Chaos contenait toute chose en devenir, c’est Gaïa qui va engendrer les différents éléments, à commencer par Pantos, l’océan, et Ouranos, le ciel. Voici déjà trois des quatre éléments fondamentaux qui, dans l’Antiquité, étaient considérés comme constitutifs de l’univers : la terre, l’eau et l’air. Quant au quatrième élément, le feu, la Terre le garde dans ses entrailles. 

Tout se passe parfaitement bien avec Pantos qui se détache de Gaïa, les flots se séparent de la terre, l’eau devient un élément distinct. Mais avec le ciel, c’est plus compliqué : Gaïa s’unit à Ouranos dans le but d’engendrer d’autres forces, d’autres éléments, d’autres dieux. Mais le ciel ne se sépare pas de la terre, Ouranos la veut pour lui seul, entièrement, uniquement, absolument. Il empêche son épouse d’enfanter en gardant les enfants qu’ils ont conçus prisonniers dans les entrailles de leur mère. Il empêche les nouveaux éléments voulus par la déesse de voir le jour, de venir au monde, en se couchant sur Gaïa, en la recouvrant entièrement. 

Gaïa finit par se lasser. Elle n’en peut plus de cet époux possessif et dominateur et elle incite ses enfants in utero à se révolter. Et….. ? La suite de l’histoire est celle d’Ouranos. Il faudra donc patienter quelques semaines pour la connaître !

Marie-Hélène