Apollo 12 (Introduction)
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Dans treize jours, nous arriverons au 54ème anniversaire du lancement depuis la Floride de la mission Apollo 12 !
Charles « pete » Conrad, le commandant de bord de la mission citée en objet, regarde de chez lui, les premiers pas d’Armstrong à la télé en compagnie de sa famille et de la célèbre journaliste italienne Oriana Fallaci.
Celui qui va commander cette mission est un homme charismatique, doté d’un humour très vif et incarne la détente et le calme dans ce programme Apollo.
C’est un passionné de moto, une passion qui lui coûtera la vie en 1999 près de la petite ville d’Ojai (un nom qui signifie « Lune » dans la langue de la tribu Chumash).
Il a tout du « mauvais garçon » au grand coeur, modèle de « coolness » et grand frère protecteur. Petit (à peine 1,67 m), dégarni, doté de grands yeux bleus lumineux, il arborait un sourire permanent qui laissait entrevoir « l’écart de la chance » entre ses deux dents de devant.
Né en 1930 dans la riche famille d’un homme d’affaires de Philadelphie, il évolue dans la vie puritaine et très réglée de la bourgeoisie de la côte Est.
Il trouvera plus de chaleur et d’amitié auprès du jardinier afro-américain qui le fait monter sur ses genoux pour lui permettre de conduire le tracteur de la propriété.
A l’âge de quatre ans, il réussit à mettre en marche la limousine familiale et sentit l’engin commencer à rouler tandis qu’il fredonnait « Jingle Bells… ».
La famille perd son manoir en 1942 à cause de la Grande dépression ; son père tombe dans l’alcool et abandonne les siens mais tient à ce que son premier fils porte le même prénom que lui.
S’ensuivent des années de pauvreté ainsi que des mauvais résultats à l’école à cause d’une dyslexie mais pour contrecarrer tout ça, il se donnera des airs de « mauvais garçon » et finalement se fera renvoyer de l’école. Il travaillera plusieurs étés à l’aérodrome de Paoli « pour se faire un peu de blé ». Il va balayer les hangars, nettoyer ou faire le plein des avions.
C’est une instructrice de vol nommée Margaret qui remarquera le grand talent de ce jeune homme et lui donnera ses premières leçons de pilotage et le placera proprement sur une trajectoire extraordinaire.
Après un énième renvoi d’école, sa mère lui trouve une école privée à New Lebanon, dans l’État de New York, qui ne traitera pas sa dyslexie mais qui lui proposera un grand nombre d’activités manuelles destinées, outre les cours normaux, à développer ses talents propres.
Conrad se mettra à travailler sur la base de longues « check-lists » dont il avait découvert le principe en se frottant au monde de l’aviation.
Efforts et persévérance paieront et lui permettront d’obtenir une bourse pour poursuivre des études en aéronautique à l’université de Princeton (haut lieu de la science américaine).
Narrant à son épouse les souvenirs de cette époque, il racontait qu’un jour, regardant dans la rue depuis la fenêtre de sa chambre d’étudiant, il observa un vieil homme vraiment bizarre qui marchait un pied sur le trottoir, un pied dans le caniveau, en dégustant un cornet de glace.
Ce vieil homme portait un affreux paletot beige et marmonnait, les cheveux en bataille et la moustache pleine de chocolat fondu.
Et, c’est alors que son compagnon de chambre s’écria, émerveillé, par-dessus son épaule : « Oh bon sang! C’est Albert Einstein ! ».
Son diplôme de bachelier en sciences obtenu dans une autre prestigieuse université, Pete Conrad intégrera la formation des pilotes de la Navy en 1953 avant de devenir pilote d’essai sur la base navale de Patuxent River en 1958.
Là, il fera la connaissance de ses deux meilleurs amis, ceux qui vont l’accompagner sur la lune : son collègue instructeur Dick Gordon et un de leurs élèves, de deux ans son cadet, qui deviendra vite leur protégé, Alan Bean.
A bientôt pour le décollage.