MERCURE / HERMÈS : Le Messager des Dieux

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C’est la plus petite de nos planètes et la plus proche du Soleil.
C’est aussi la plus rapide : 48 km par seconde, soit la bagatelle de 172 800 km par heure !

Speedy ! Voilà pourquoi on a donné à cette planète le nom de Mercure, alias Hermès, le dieu réputé être plus rapide que le vent. 

Le dieu Hermès est le fils de Zeus et de la nymphe Maia, l’une des sept sœurs des Pléiades que le roi des dieux a transformées en étoiles. C’est un bébé vraiment très précoce : à peine né, il saute hors de son berceau et part en courant à la recherche des vaches sacrées d’Apollon qu’il a bien l’intention de s’approprier. Sur le chemin, il trouve la carapace d’une tortue avec laquelle il a tôt fait de créer un instrument de musique dont il tire des sons harmonieux : âgé de quelques heures, il vient d’inventer la lyre !

Content de lui, il continue son chemin, découvre le troupeau d’Apollon et parvient à voler les vaches sacrées de son grand frère : pour ne pas se faire prendre, il attache des sandales aux sabots des bêtes et les conduit à reculons. Petit malin ! Malheureusement pour lui, Apollon a le don de divination, ce qui lui permet de découvrir facilement le voleur. Hermès nie farouchement mais finalement,  pour se faire pardonner, il propose à son ainé de lui donner sa lyre. Ou plutôt… de l’échanger contre le caducée, ce bâton de laurier qui donne le pouvoir de voler mais aussi d’accéder aux secrets qui permettent de soigner et de guérir. Il a le sens des affaires !

Dessin : Patrick Coulon

En somme, âgé d’à peine un jour, Hermès a démontré toutes ses capacités : rapide, inventif, malin et même rusé, manipulateur, menteur, il est en passe de devenir le dieu des voyageurs, des commerçants, des voleurs et des médecins. Mais, avec son intelligence et sa vivacité, il parvient à charmer tous les dieux de l’Olympe, en particulier Zeus, dont il est le fils préféré et qui en fait son messager auprès des autres dieux et des mortels. D’ailleurs, c’est bien parce qu’il est un médiateur habile doté d’une éloquence hors pair que son caducée figure sur La Tribune de l’Assemblée nationale. 

Avec tous ses défauts et toutes ses qualités, Hermès est capable de tout faire, c’est un véritable couteau suisse ! Mais c’est surtout le dieu de la vie et de l’intelligence créatrice. Bien sympathique.

Wikipédia

Une curieuse petite planète pleine de surprises !

En chiffres :

  • La plus petite des planètes du système solaire : 4 880 kms de diamètre.
  • La plus proche de notre étoile : à 58 millions de kms du Soleil.
  • La plus rapide : à 48 kms par seconde, elle accomplit sa révolution en 88 jours !
  • Le plus gros noyau de métal par rapport à sa taille : 85% de son rayon total.
  • Les plus grands écarts de température entre le jour et la nuit : de + 430° à – 180°C. 

Mercure est une petite planète à peine plus grosse que la Lune (x 1,4) que l’on peut voir très bas sur l’horizon soit le matin à l’aube, soit le soir au crépuscule. D’ailleurs, observée au télescope, elle ressemble beaucoup à notre satellite : même couleur grise due au régolite, elle est constellée de cratères dont le plus grand, baptisé Caloris, mesure 1 550 kms de diamètre. 

Non contente d’être la plus petite, Mercure rétrécit progressivement ! En effet, à la surface on observe des plis, des failles, des crevasses : ce sont les signes d’une contraction due au refroidissement de son noyau métallique semi-liquide. Ces « rides » peuvent mesurer jusqu’à 3 kms de haut et plusieurs centaines de kms de long. 
On estime que la planète a perdu 7 kms de diamètre depuis sa formation. Sacrée cure d’amaigrissement !

Mercure est la planète la plus proche du Soleil qui, dans son ciel, apparaît 3 fois plus gros que depuis la Terre. Ce n’est pas sans conséquences. Rayonnement, vents et irruptions solaires altèrent la composition géologique de Mercure et sont en partie responsables de ses températures extrêmes. C’est en effet , dans le système solaire, la planète qui subit les plus grands écarts entre le jour et la nuit : 600°C de différence !

Cependant, le Soleil n’explique pas tout. Qui sont les autres responsables ?
D’abord, le régolite, i.e.  une couche de poussière et de petits fragments rocheux comme sur la Lune, qui absorbe facilement la chaleur du Soleil pendant le jour mais qui la libère tout aussi facilement la nuit, amplifiant ainsi les variations de température. 

De plus, Mercure ne possède qu’une atmosphère très ténue qu’on appelle exosphère et qui est incapable de retenir la chaleur, favorisant ainsi le passage du chaud au froid et vice versa. C’est donc un ensemble d’éléments qui font que la température de Mercure passe de 430°C le jour à – 180°C la nuit. 

Le dernier de ces éléments est le plus curieux et sans doute le plus difficile à concevoir. Il s’agit de la rotation très lente de cette curieuse planète, combinée à une révolution rapide. Autrement dit, elle tourne très lentement sur elle-même, accomplissant un tour complet sur son axe en 59 jours terrestres (soit 59 x 24h, contre 1x24h pour la Terre), alors qu’elle tourne très vite autour du Soleil : à la vitesse de 48 kms par seconde (la Terre : 11 kms/s), elle parcourt  son orbite en 88 jours (la Terre : 365,25 jours).
Résultat : des jours brûlants interminables et des nuits glaciales qui n’en finissent pas !

Mercure, une petite planète grise ? Oui mais… avec le télescope spatial James Webb qui voit dans l’infrarouge, Mercure se pare de belles couleurs :

NASA

Une dernière surprise : malgré sa proximité avec son étoile, malgré l’intense chaleur qui y règne le jour, on trouve de la glace d’eau sur Mercure ! Pour être plus précis, cette glace se trouve dans les cratères situés aux pôles : l’axe de rotation de la planète étant très peu incliné, les cratères polaires restent constamment dans l’ombre, maintenant des températures négatives qui permettent la conservation de la glace.
De quoi se désaltérer quand sur Mercure le mercure monte jusqu’à 430° !