Vers un second pic solaire en 2025 ?
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Même si vous ne vous intéressez pas particulièrement au Soleil, vous avez certainement entendu parler du cycle solaire de onze ans. Notre étoile connaît en effet des pics d’activité (beaucoup d’éruptions et de tâches) qui alternent avec des périodes creuses où l’activité solaire est réduite à son minimum, au point qu’il peut se passer plusieurs semaines sans qu’aucune tâche ne soit visible à la surface de l’astre des jours.
Cela fait maintenant deux siècles que le Soleil est quotidiennement observé et le cycle de onze ans a été clairement mis en évidence, que ce soit entre deux minimums ou maximums d’activité. Onze ans est une durée moyenne puisque des cycles de 9 ou 12 ans ont été observés. L’origine d’un tel cycle fait toujours débat : pourquoi existe-t-il, pourquoi onze ans particulièrement et non pas plus ou moins ?
Lors des derniers pics d’activité, les astronomes solaires ont constaté qu’il y avait en fait un double pic, avec les taches solaires de l’hémisphère nord et celles du sud atteignant leur propre maximum solaire à environ deux ans d’intervalle. Cette découverte n’est en fait pas nouvelle puisque les chercheurs ont constaté depuis un certain temps que les deux hémisphères du Soleil sont légèrement « désynchronisés ». Un terme est même donné à ce décalage : l’écart de Gnevyshev.
Le graphique ci-dessous nous montre les sept derniers cycles solaires, avec à l’extrême droite le cycle 25 en cours. On voit très bien que les cycles récents comportent deux pics, avec les tâches solaires de l’hémisphère nord (en vert), et celles du sud (en rouge) atteignant leur propre maximum à deux ans d’intervalle en moyenne :

D’après la NASA et la NOAA, le pic d’activité du cycle 25 a débuté en octobre 2024, et majoritairement dans l’hémisphère sud du Soleil. L’énorme tempête solaire du 10 mai 2024 qui avait permis d’observer des aurores depuis les Pierres Blanches était due à une immense tache solaire de l’hémisphère sud. Pour confirmer ces propos, l’illustration ci-dessous montre que sur les douze derniers mois, l’hémisphère sud a été largement dominant sur le nombre de taches observées :

Les dernières observations semblent indiquer une oscillation qui tendrait à montrer que l’activité solaire pourrait se déplacer vers le nord. Un tel déplacement dans les mois à venir pourrait annoncer un deuxième pic et donc une année 2025 encore propice à l’apparition de belles aurores, même aux basses latitudes. Les prochaines observations nous diront si la moitié nord du maximum solaire est bien en cours.
Mais pour certains chercheurs, il n’est pas non plus impossible que le maximum d’activité de l’hémisphère Nord ait déjà eu lieu. Si vous revenez sur le premier graphique, on constate en effet un petit pic nord (vert) vers le début du cycle 25, et qui pourrait correspondre au pic d’activité nord de ce cycle. D’autres astronomes pensent au contraire que le maximum nord ne s’est pas encore produit, surtout si l’on se base au graphique de la figure 2 où aucun pic vert ne se démarque vraiment des autres. Réponse dans les mois qui viennent.
Merci d’avoir pris le temps de lire ces quelques lignes qui vous permettront de mieux appréhender la complexité de notre belle étoile.
Gilles