FALLEN ASTRONAUT (suite et fin)

PUBLIÉ DANS RÉCITS > ASTRONAUTIQUE

En ce jour d’hommage à nos morts, pourquoi ne pas le clôturer avec un hommage attribué aux astronautes tombés au siècle dernier !!

Ils sont listés sur une plaque mortuaire, accompagnée d’une statuette couchée sur le sol lunaire, et déposée par l’équipage d’Apollo 15 sur le site du mont Hadley, appartenant à la chaîne montagneuse des Apennins, voilà déjà 54 ans (1971).

Après vous avoir relaté les drames passés tels que :

  • APOLLO 1, SOYOUZ 1 et 11, GEMINI 9 (son premier équipage est décédé dans un accident tragique à bord d’un aéronef Northrop T-38 Talon se rendant sur le site de lancement et remplacé par l’équipage de réserve GEMINI 9A)
  • Un autre accident mortel d’avion à bord d’un MIG 15 avec un des plus célèbres astronautes de l’histoire qui a ouvert la voie de l’espace habité à bord de VOSTOK 1
  • Le décès suite à des complications de santé d’un astronaute ayant commandé une mission historique VOSKHOD 2. 

Je terminerais en citant 3 astronautes qui viendront clôturer cette liste bien trop longue.

Théodore FREEMAN fait partie du troisième groupe d’astronautes.

Il est debout et 4ème en partant de la gauche, entre Don Eisele (Apollo 7) et Richard Gordon (Apollo 12).

Le 31 octobre 1964 (61 ans hier l’anniversaire de son décès), il décolle du centre d’entraînement de St-Louis (Missouri) après un retard dû au brouillard (ça ressemble aux mésaventures de See et Bassett dont je vous ai déjà parlé !) aux commandes d’un (encore) Northrop T-38 Talon. Freeman percute en phase d’atterrissage, à la base arienne d’Ellington à Houston, une oie blanche qui s’écrase sur la prise d’air bâbord et sur la vitre de son cockpit.

Des fragments de plexiglas s’insèrent dans les parties propulsives de l’appareil et provoquent l’arrêt des moteurs. En s’écartant de la piste, il déclenche son siège éjectable équipé d’un parachute mais l’altitude bien trop basse est insuffisante pour que ce parachute fonctionne correctement, il meurt sur le coup.

Theodore Cordy FREEMAN (1930 – 1964)

Clifton WILLIAMS toujours dans le troisième groupe d’astronautes. Il est debout et à l’extrême droite à côté de David SCOTT (voir la photo de groupe ci-dessus).

Nous sommes le 5 octobre 1967 et ce pilote décolle de la base aérienne Patrick non loin du centre spatial Kennedy (Floride). La réunion à laquelle il devait assister étant annulée, il décide de rejoindre Houston mais auparavant, il est autorisé à faire une halte à la base aérienne de Brookley jouxtant le lieu où résident ses parents. Volant à plus de 7000 mètres d’altitude, la commande des ailerons ne répond plus. Le décrochage de l’avion est inévitable ; l’aéronef pique de l’avant vers la gauche et se met en vrille. L’avion plonge à la verticale à une vitesse proche de Mach 0,95.

Il tente par tous moyens de redresser l’appareil, l’arrivée (plus bas) sur les couches d’air plus denses lui donne l’impression qu’il va arriver à maitriser l’appareil et il perd de précieuses secondes. Il sait qu’il doit s’éjecter rapidement mais décide de lancer un « MAYDAY » qui prend encore 4 secondes pour passer du canal UHF au canal de détresse. 

« Mayday, mayday, mayday…..ici NASA 922, je m’éjecte à proximité d’Orlando…. je veux dire Tallahassee ». Malgré l’urgence Williams corrige son erreur de localisation.

De trop précieuses secondes sont perdues, l’avion vole trop bas et il faut encore une seconde et demie pour démarrer la procédure d’éjection ! Le jet s’écrase à la verticale et explose ; appareil et pilote sont désintégrés. Les deux moteurs du T-38 sont retrouvés à 5 mètres de profondeur, ce qui témoigne de la violence de l’impact.

Clifton Curtis WILLIAMS (1932 – 1967)

Edward GIVENS fait partie du cinquième groupe d’astronautes.

Il est assis à l’extrême gauche de l’image et au dessus de lui, se tient debout le célèbre Jack Swigert (Apollo 13).

Le 06 juin 1967 (année terrible), avant d’avoir pu réaliser son premier vol, cet astronaute sélectionné décèdera dans un accident de voiture à Pearland au Texas.

Edward Galen GIVENS Junior (1930 – 1967)

Cette plaque me semble bien isolée, si infime, si éloignée du commun des mortels ! 14 noms et prénoms mentionnés.

Pourtant, morts comme vivants dans ce projet, sont bien indissociables et nous sommes les témoins privilégiés de leurs réussites.

Même si l’homme retourne sur la lune et décide d’aller plus loin avec d’autres hommes et femmes, d’autres vaisseaux, d’autres technologies avec leurs lots de réussites et peut-être d’échecs, ces hommes, ces femmes auront eu le mérite d’être des pionniers, de découvrir un autre monde par la seule force d’une nation qui décide à un moment donné d’écrire l’histoire autrement.

Ils auront, dans leurs temps et avec leurs moyens, montré une voie avec un matériel qui pourrait faire sourire à l’heure actuelle, mais surtout avec une volonté, une abnégation, une fidélité et une entraide que le monde entier leur envie malgré tout ! 

Rappelez-vous cette formidable force de cohésion au cœur de la mission Apollo 13, dans le désir affirmé de ramener « les guys » à la maison !

Didier