Il y a 115 ans, l’évènement de la Toungouska
PUBLIÉ DANS PUBLICATIONS
Le matin du 30 juin 1908, à 7h14 locale, dans une région de la Sibérie centrale, des autochtones sont les témoins du passage d’un boule de feu dans le ciel, passage aussitôt suivi d’une gigantesque déflagration qui va secouer toute la région centrée sur la rivière Toungouska.
Sur le site de l’explosion, la forêt est ravagée sur 2 000 km² et 60 millions d’arbres sont abattus, couchés comme des allumettes, et des feux de forêts sont déclenchés ; ils dureront deux à trois semaines. Le souffle de l’explosion causera des dégâts sur plus de 100 km et la déflagration sera entendue dans un rayon de 1 500 km. A plus de 50 km de là, des gens sont projetés au sol par l’onde de choc. Que venait-il donc de se passer ?
Il est bien sûr tentant de faire le lien entre la chute d’une grosse météorite et l’évènement observé. Si un impact météoritique a bien eu lieu, des traces du cataclysme doivent être facilement observables sur le site. Le problème est que cet évènement s’est produit dans une région très isolée et peu peuplée de la Sibérie, et du fait des troubles en Russie à cette époque, la première expédition scientifique vers la Toungouska n’aura lieu qu’en 1927, soit presque vingt ans après l’explosion observée.
A leur arrivée sur place, les scientifiques stupéfaits découvrent un paysage de désolation avec des milliers d’arbres couchés sur des km². Mais paradoxalement, aucun cratère, aucune trace d’impact avec un corps céleste. Cependant, la découverte d’une multitude de petites sphérules de silicates et de métal va donner des indices quant à l’origine de la catastrophe.
Même si la vraie nature du corps cosmique de la Toungouska n’est pas connue avec certitude, on pense qu’il s’agissait d’une météorite ou du noyau d’une petite comète qui se serait désintégrés dans l’atmosphère sans toucher le sol, le souffle de l’explosion étant à l’origine des dégâts causés sur le paysage environnant. La taille du bolide céleste a été estimée à 50 mètres environ pour une masse voisine de 62 000 tonnes. La puissance dégagée par la déflagration correspond à celle provoquée par 10 à 15 mégatonnes de TNT ou si vous préférez, 1 000 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima.
Sans vouloir vous effrayer, une telle catastrophe peut se reproduire à tout moment sur Terre, aussi bien dans des zones désertiques que surpeuplées. Dans ce derniers cas, bonjour les dégâts ! Il y a des chercheurs qui vous disent que statistiquement, ça n’arrive qu’une fois tous les… Mais les statistiques, on en pense ce qu’on en veut, n’est-ce pas ? Tiens, alors que l’ on écrit ces lignes, on reçoit un message d’alerte de l’Union Astronomique qui nous informe que… Mince ! On doit vous laisser, on va se planquer, ça va taper fort !
Vite, levez les yeux au ciel !
