Occultation de Saturne

PUBLIÉ DANS PUBLICATIONS

Si le phénomène était motivant et donnait motivation à se lever très tôt, cette occultation n’a malheureusement pas donner entière satisfaction aux astrophotographes présent aux Pierres Blanches, à Sète, en cette fin de mois d’Août 2024.

En arrivant sur site, à 4 heures du matin, en ce 21 Août 2024, le petit groupe de courageux de l’ASAT constate un ciel est dégagé mais avec un vent bien présent.

Plusieurs télescopes sont mis en place : un C8 à fourche, un Meade SC 254, un second C8 sur monture Taka EM10, un Maksutov, et enfin l’inévitable Dobson de 400 mm pour l’observation visuelle. Ils sont secondés par des boitiers Olympus et Canon 6D Mark II ‘full frame », ainsi qu’une caméra.

Mise au point, cadrage, il n’y a plus qu’à attendre 6h29m37s pour le contact des anneaux de Saturne avec le limbe lunaire. La disparition de la planète doit durer une minute environ. Les lois de la mécanique céleste font que les horaires prédits et annoncés sont bien plus précis que ceux de la SNCF, et c’est sans aucun retard que Saturne commence à se faire grignoter par notre satellite. C’est un phénomène dont on ne se lasse pas !

Le vent fait bouger le C8 et le Meade 254, ces deux télescopes étant montés sur fourche. Et aussi massif soit-il, un instrument à fourche est très sensible au vent. Le Canon est en mode vidéo et les rafales irrégulières de vent font trembler l’image. Le C8 monté sur l’EM10 est moins soumis aux rafales de vent car une monture allemande digne de ce nom est toujours plus stable qu’une monture à fourche. De nos jours d’ailleurs, plus aucun fabricant de télescope ne propose des montages sur fourches.

Une fois la belle aux anneaux disparue, il faut attendre une heure avant qu’elle ne réapparaisse sur le limbe lunaire opposé. Pendant ce temps, un coup d’oeil sur l’écran du Canon montre que la vidéo est exploitable, malgré les tremblottes passagères.

Une heure, au final, ça passe très vite ; le temps de repérer l’endroit où Saturne va ressortir, une nouvelle séquence vidéo est lancée. Mais il y a une turbulence « d’enfer », les images dansent, une danse qui s’ajoute à la bougeotte des télescopes due au vent. La galère quoi ! On observe bien la spectaculaire réapparition de Saturne, mais ma vidéo est presque illisible. 

Il est 6h30 passées, et il est temps de plier le matériel !

Si aucune image potable de l’émersion n’a pu être sortie des photographies, car ça « bouillonnait » trop, il y a tout de même une séance de rattrapage sur les vidéos dont sont extraites les photos ci-dessous. La forte turbulence observée ce matin-là sur Sète était présente partout en France. Voilà qui console en partie l’équipe sur place qui a pu passé un très bon moment, devant un phénomène aussi captivant à observer que difficile à photographier.