C’est l’anniversaire de LUNA I

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C’est l’anniversaire d’un beau bébé qui fut lancé jadis le 2 Janvier 1959 depuis le site de lancement bien connu de BAÏKONOUR en Russie, qui deviendra un site de l’actuel Kazakhstan (ancienne république soviétique) indépendant depuis le 16 décembre 1991.

Cela fait exactement 65 ans aujourd’hui, et pour la première fois dans l’histoire de la conquête spatiale robotisée, qu’un lanceur R-7 semiorka réussit à envoyer vers la lune une sonde spatiale.

Vous voulez les mensurations ? Luna I pèse 361 kg et mesure 1,21 mètre de diamètre, et est composé d’aluminium et de magnésium.

Son papa, Sergueï Pavlovitch Korolev est aux anges.

Après le premier satellite de l’histoire lancé le 4 octobre 1957, Spoutnik et la première chienne Laïka (premier être vivant dans l’espace), le 3 novembre de la même année, c’est au tour du premier engin à s’approcher à moins de 6000 km de la surface de la Lune.

Cette sonde devait initialement effectuer des mesures dans l’espace interplanétaire, puis s’écraser à la surface de la lune. Ce sera quelque peu différent, elle ne percutera pas le sol lunaire et passera à 5995 km de l’astre de la nuit.

Des batteries électriques fourniront l’énergie du bord. Un système de télémétrie et un système de communication avec le sol feront partie de l’appareillage ; elle est remplie d’azote stabilisant une température interne à une valeur acceptable pour l’électronique.

Pas de systèmes de propulsion mais un détecteur de micrométéorites, un compteur Geiger, un détecteur à scintillation, un magnétomètre, cinq antennes qui sont bien visibles à sa surface, mais aucune caméra ne fait partie du voyage.

Le même jour, la sonde Luna I devient le premier objet créé par l’homme à atteindre la vitesse de libération de la Terre s’affranchissant ainsi de l’attraction terrestre.

En traversant la ceinture extérieure de Van Allen, son scintillateur permet de découvrir que celle-ci contient très peu de particules à haute énergie.

Le 3 janvier, à 113 000 km de distance de la Terre, Luna I libère un nuage de 1 kg de sodium gazeux faisant de cette sonde la première comète artificielle.

Cette trainée lumineuse orange, visible au-dessus de l’océan indien et d’une luminosité comparable à une étoile de magnitude 6, a permis aux astronomes de suivre la sonde.

Le 4 janvier, après 34 heures de vol, Luna I manque le contact physique avec la Lune.

Elle se place ensuite sur une orbite autour du soleil dans une région située entre la Terre et Mars devenant par là-même, le premier corps artificiel à orbiter autour du soleil le 12 Juillet  (date du jour de mon anniversaire) 1959. 

Deux découvertes sont à retenir pour cette mission : pas de champ magnétique détecté à proximité de la Lune et la présence de vent solaire dans l’espace interplanétaire.